Une rencontre avec Michel Boutet, c'est toujours une fête. Ce fut le cas à Barjac cet été, Michel a reçu des mains de Jacques Bertin le prix Jacques Douai. Et puis pour le Marathon de la chanson française en novembre dernier, nouvelle occasion d'applaudir le chanteur à Paris, accompagné de son pianiste Jacques Montembault.
Michel Boutet sort son dernier opus "Le silence du fleuve", qui est superbe de poésie, d'harmonie et de musicalité.
C'est une fine équipe qui a contribué à tisser ces douze magnifiques titres. Cyril C.Sarot signe quatre textes, Jean Michel Piton a composé une musique, Jena-Pierre Niobé, Lionel Dudognon et Jacques Montembault ont réalisé les arrangements. À noter la présence de Delphine Coutant au violon et au soutien vocal. Que de talents !
J'apprécie particulièrement la voix bien timbrée, très ronde et moelleuse (carrément bluesy sur certains titres) de Michel Boutet.
"Le silence du fleuve" n'est ni triste ni enlevé, point de mortification ni de gaudriole, c'est la vie qui s'écoule, avec son sens et son absence de sens, mais toujours dans la clémence "La tempête est à la manœuvre / Il faut ce qu'il faut / Le péril est pour les chefs d'œuvre / Quand tout perd les eaux."
Le thème de l'eau rejoint celui de la vie, les textes ne véhiculent aucune morale, juste des mots poétiques sans mièvrerie. Sur le thème de la fin de l'amour : Barcelone, très beau titre où l'on entend "Dans un confort double-vitré / L'amour déserte à pas feutrés".
Bel ouvrage, ce septième album, merci Monsieur Boutet. Ça s'écoute ici sans modération, l'addiction éventuelle à la musique de "ces gens-là" ne pourrait que vous faire grandir l'âme.
Anne-Claire Hilga